-
Salut les copains
(1965, émission de Patrice Blanfrancquart sur Europe 1 ...)
Ouais, je connais le post de Michel (mm91) de Gif sur Yvette.
On en a longuement débattu ensemble (en direct et sur le forum d'IC) il y a un ou 2 ans.
Je ne suis pas convaincu de la totalité, bien que la démarche soit honnête, sérieuse et (légèrement) reproductible (c'est le propre d'une expérience !)
Mais, comme dit Christian, le contexte (véhicule, forme, emplacement du capteur. stabilité de l'air dans lequel on procède etc.) influe beaucoup.
C'est très très vrai que, jusqu'à 30/40 km/h, le milieu de la mesure est peu perturbé, mais à 60 ou au dessus, ça devient critique.
La preuve (toute simple), sortir la tête d'un toit ouvrant (ou d'une décapotable) et on constate soi-même le point où les turbulences commencent à apparaître.
Dans les "Années folles" (les dernières !) j'avais une DS avec une antenne Halo sur le toit pour faire du mobile en 144.
(Parenthèse : C'était l'époque où quand un flic voyait passer une DS noire avec une antenne fouet de 4 m rabattue vers l'avant avec 2 fils en V, et un gus qui parlait dans un micro, le flic se mettait au garde-à-vous et saluait.
Maintenant, ils t'arrêtent pour utilisation d'un téléphone pendant la conduite !
Minable ...
Fin de la parenthèse.)
Donc, j'avais prolongé le tube de ma Halo (qui passait entre les 2 fils de maintien de la verticale) et j'avais mis au sommet mon premier anémomètre.
Un bon vieux galva sur les genoux de mon beauf qui me disait "top" quand on venait de passer devant une borne kilométrique, et qui enclenchait le chrono.
Vérif en parallèle sur le compteur.
10 fois 10 bornes pour vérifier sur la route de la plage qui allait de Montpellier à la mer.
Compteur et calculs chronos à peu près corrects jusqu'à 50 à l'heure.
Au dessus, délinéarisation avec instabilité, du genre 80 pour 70 au compteur (et au chrono), et au deuxième passage (au même endroit et dans le même sens), 55 pour 70 !
Bien sûr aucun vent.
On a fait 100 bornes dans la matinée sur la même route, on a rempli 6 feuilles de cahier, et ... on n'a rien prouvé !
Sauf qu'on avait souvent croisé des voitures !
Dernier paramètre, l'intégration de la mesure :
Comme c'était la grande époque de l'Analogique, on intégrait bêtement avec des capas. On fait mieux aujourd'hui avec des circuits spécialisés, mais le problème reste entier !
Et, s'il est bien une mesure où l'intégration pose un problème, c'est dans celle de la vitesse du vent :
La mesure, dite instantanée (rafale), n'est en rien instantanée sur des appareils mécaniques.
La seule force d'inertie fournie par le "volant d'inertie" que représente un moulinet (ou une hélice) va "retarder" la mise en rotation ainsi que son arrêt (il va continuer à courir sur sa rotation, quelques tours, même s'il n'y a plus de vent).
Quant aux impulsions délivrées à chaque tour, en analogique on peut les envoyer sur l'entrée d'un simple galva et "agiter" l'aiguille en fonction. Les soubresauts du cadre mobile ne permettront aucune lecture précise, et il faudra pour le moins faire une intégration avec une capa de bonne valeur (plusieurs dizaines de µF).
Et, c'est là où le bât blesse !
Avec 30 µF vous aurez une aiguille stabilisée à un certain niveau (la capa évitera qu'elle retombe à 0), mais avec 10 µF elle sera moins stabilisée, et avec 100 elle restera stable sur sa position, même vent arrêté, ne finissant de se "vider" que quelques fractions de seconde plus tard.
En numérique, le résultat n'est pas meilleur en "vérité vraie" !
On compte des impulsions (c'est à dire des contacts de l'ILS fixé sur l'axe)
Connaissant la circonférence parcourue par les godets (pour l'hélice les calculs sont plus ardus !), on peut facilement définir que s'il y a eu 300 tours (300 impulsions en 1 minute), de godets situés à 10 cm de l'axe, cela correspond à ((2 x 10) x Pi)) x 300 = 188,4 mètres par minute soit 11,304 km/h.
Tout cela serait très joli, mais hélas, comme c'était une courte rafale qui s'est produite en 30 secondes, la vitesse (de la rafale) a été en réalité du double, soit 22,608 km/h. Ce qui n'a rien à voir avec la vitesse précédente.
Et si on avait mesuré le vent durant 4 minutes au lieu d'une, (avec uniquement une rafale de 30' au centre de la mesure), on aurait obtenu une vitesse moyenne de 5,65 km/h, ce qui est encore plus stupide !
Ces "fréquences" d'échantillonnage sont rarement communiquées par les fabricants, seul Davis fournirait une information sur ses deux modes "vent moyen" et "rafale" (à ce que j'ai pu lire sur des forums mais je n'ai pas de station de cette marque). Il serait intéressant d'en avoir la confirmation si l'un d'entre nous connaît ou possède ce matériel.
Bien entendu, je souscris totalement à l'avis de Christian : La seule mesure valable est celle effectuée dans une soufflerie équipée de matériel homologué.
Tout le reste n'est que fantaisies approximatives (que j'ai pratiquées !)
Un climatologue de MF m'a confié, il y a quelques années, que la mesure de vent la plus utilisée chez eux (en dehors des événement spéciaux) était le "Nombre de km que le vent avait parcouru en passant à la verticale de la station de 00:00 à 24:00".
Si l'anémo avait fait, durant cette journée 1 146 497 tours, c'était qu'il avait fait en moyenne 47 770 tours (de 62,8 cm) par l'heure soit 3 000 000 de centimètres en 1 heure. Vitesse moyenne de la journée : 30 km/h.
Cette donnée est bien plus représentative que des km/h instantanés, puisqu'elle permet de matérialiser qu'un phénomène (dépressionnaire ou autre) qui se trouvait sur Brest ce matin à 6 heures a mis 16 h 30 pour traverser la France, et déposer une plume de Goéland à 22:30, dans le pluviomètre d'un jardin de Tournes, petit village des Ardennes Champenoises.
C'était l'avis du Doyen
-